Assurer son autonomie en camping-car implique de gérer minutieusement les ressources en eau et en énergie. Malgré les diverses sources d'approvisionnement, l'eau nécessite une attention constante. Plus flexibles, les combustibles comme le gaz et le gasoil sont surtout utilisés pour le chauffage et la cuisine. L'électricité est la source d'énergie la plus facile à optimiser grâce aux panneaux solaires, aux batteries auxiliaires et à l'utilisation d'appareils à basse consommation. Enfin, la gestion des toilettes doit être planifiée pour maintenir l'hygiène sans nuire à l'environnement.
Sommaire
Vivre en camping-car offre une liberté de mouvement incomparable, mais nécessite une certaine préparation pour assurer votre confort et votre autonomie. Les points essentiels à prendre en compte sont l'eau, le combustible utilisé pour le chauffage, le chauffe-eau et la cuisine (gaz, GPL ou gasoil), l’électricité et la gestion des toilettes.
L'eau
C’est le poste le plus difficile au point de vue de l’autonomie, rares sont les nomades qui tiennent plus de 3-4 jours sans devoir s’en occuper.
Les différents réservoirs
La plupart des véhicules aménagés sont équipés d’un réservoir d'eau propre dont la capacité varie selon les modèles. Généralement, cette eau est utilisée pour la cuisine, la douche et les toilettes.
Les fourgons et camping-cars possèdent aussi un réservoir d'eaux grises (les eaux issues de l'évier, de la douche et du lavabo). Sa capacité est souvent légèrement inférieure à celle du réservoir d’eau propre.
Enfin, même si certains véhicules disposent d’un réservoir d’eaux noires provenant des toilettes, la plupart utilisent un système de cassette chimique à vider. Par extension, le terme eaux noires fait référence à l'évacuation des excréments humains.
La gestion de l’eau
Le souci concerne à la fois la cuve d’eau propre que celle d’eau grise. Il y a plusieurs endroits où il est possible de trouver de l’eau lorsqu’on circule en camping-car :
les stations-service
les campings, aires de camping-car et aires de services
les fontaines publiques dans les parcs et jardins publics, les cimetières, les aires de jeux, les aires de pique-nique et les aires de baignade
les casernes de pompiers
les concessionnaires de camping-cars
les ruisseaux, les rivières, les cascades et les lacs (à condition qu’il y ait suffisamment d’eau et pas de restriction en vigueur dans la région)
chez l’habitant
en récupérant l’eau de pluie lors des arrêts
Les eaux grises et noires doivent être déversées dans des stations de vidange prévues à cet effet, on les trouve dans :
les aires de services pour camping-cars
les aires d’autoroutes
certaines stations-service
les campings
Il est bien entendu interdit de déverser le contenu des réservoirs d’eaux grises et noires dans la nature ou au-dessus des avaloirs d’eau de pluie dans les rues. La plupart des camping-caristes respectent cette interdiction, mais d’autres ne voient pas où se situe le problème. Ils utilisent des produits naturels ou invoquent l’argument de la filtration naturelle par les bactéries et les insectes présents dans le sol. Même s’il n’est pas faux de dire que déverser 100 l d’eau de vaisselle et de douche n'est pas un problème en soi, cela peut le devenir si l’ensemble des personnes voyageant en véhicule aménagé le fait ! Pour rappel, il y a plus de 700 000 véhicules de ce type immatriculés en France (chiffre de 2024).
Comment économiser l’eau ?
En moyenne, il faut de 7,5 à 15 l d’eau par personne et par jour (pour boire, cuisiner, faire la vaisselle, se doucher). La plupart des réservoirs de camping-cars tournent autour de 100 l, il est donc difficile de tenir plus de 3 jours à deux. D’autant plus que le réservoir d’eau grise a une capacité inférieure !
Voici quelques astuces pour diminuer sa consommation d’eau :
Utiliser un mousseur (ou aérateur) pour les robinets et pour la douche, cela permet de réduire le débit de 30 à 70 % sans perte de confort.
Se doucher en utilisant uniquement l’eau pour se mouiller au début et se rincer à la fin. Idem pour se brosser les dents.
Pendant la journée, se laver les mains dans une bassine et utiliser cette eau pour rincer les ustensiles utilisés. La vaisselle sera alors plus facile.
Pour la vaisselle, mettre un maximum de vaisselle dans le bac, la plus sale au fond. Mouiller son éponge et y mettre du produit vaisselle. Laver les ustensiles un à un en les rinçant immédiatement, l’eau de rinçage remplira progressivement l’évier et « baignera »la vaisselle la plus sale.
Gasoil et gaz (ou GPL)
La plupart du temps, le chauffe-eau, la cuisinière et le chauffage seront au gaz ou au gasoil.
L’autonomie est plus importante avec ces combustibles puisqu’il est généralement possible d’en stocker sous forme de bidon ou de seconde bonbonne. Actuellement, le GPL (ou LPG) a le vent en poupe. Moins cher que le propane « pur », il ne nécessite pas d’avoir différents types d’embouts en fonction des pays et est tout aussi efficace. À noter que certaines stations service refusent de remplir les bonbonnes de GPL des camping-cars s’ils n’ont pas un accès directement via la carrosserie.
Il est possible d’économiser ces énergies :
en diminuant la température à bord du véhicule
en installant des isolants thermiques sur les lanterneaux et le pare-brise la nuit
en évitant de rouler en surcharge
en organisant les horaires de vaisselle et de douche pour éviter de devoir chauffer de l’eau plusieurs fois par jour
en connectant le chauffe-eau sur le circuit de refroidissement du moteur
en installant sur la galerie de toit une douche solaire de type « road shower »
Électricité
La cellule d’un camping-car est alimentée par une batterie auxiliaire, différente de la batterie du moteur. Elle se recharge en roulant ou grâce à un branchement sur secteur. Il existe différents types de batteries : plomb/acide, plomb/carbone, gel, AGM et lithium-fer-phosphate.
La plupart des fourgons et véhicules aménagés disposent aussi d’un convertisseur qui transforme l'énergie de la batterie (12V) en 220V, nécessaire pour certains appareils. Idéalement, il faut choisir un modèle adapté à vos besoins en puissance.
Les panneaux solaires et les mini-éoliennes sont une excellente solution pour augmenter l’autonomie. Ils permettent de recharger les batteries grâce à l'énergie solaire ou éolienne, des sources d'énergie renouvelables et gratuites. Installer une seconde batterie cellule facilite aussi la gestion de l’électricité en voyage.
Pour obtenir de l’électricité supplémentaire, il existe aussi des générateurs qui s’installent sur le réservoir à gasoil ou GPL, ainsi que des piles à combustible.
Enfin, pour optimiser votre consommation électrique, privilégiez les appareils à basse consommation, utilisez des éclairages LED et éteignez les appareils lorsqu'ils ne sont pas utilisés.
Les toilettes
Il existe de nombreuses solutions pour gérer les WC en véhicule aménagé. La plupart nécessitent de l’eau et des produits chimiques (la traditionnelle cassette) ou du plastique (qui isole et enferme les excréments) pour fonctionner.
Mis à part les toilettes sèches, seul le système de ventilation SOG (avec évacuation de l’air sur le toit) fonctionne sans adjonction de produits.
Ici aussi, l’autonomie dépendra du volume de la cassette ou des toilettes sèches. Dans tous les cas, les déjections humaines ne doivent pas être déposées dans la nature, même celles des toilettes sèches. Comme pour les eaux grises, enterrer quelques excréments ne posent pas réellement de problème, mais si 700 000 personnes le font…
Pour éviter de devoir trop souvent s’occuper des WC, il est possible d’avoir une seconde cassette dans la soute.
Finalement, vivre en autonomie, que ce soit en fourgon, en van ou en camping-car, c’est apprendre à respecter chaque ressource comme une richesse et découvrir que la simplicité peut être la clé d’un bien être durable.
