Comment concilier neige et voyage en camping-car ?

Voyager en camping-car pendant les mois d'hiver est tout à fait possible moyennant une bonne préparation. En effet, la neige et le froid imposent de savoir conduire sur des routes glissantes et nécessitent de maintenir une température confortable à l'intérieur du véhicule.

Contrôler le bon fonctionnement du chauffage

Si votre chauffage fonctionne au gaz, prévoyez au moins 2 bonbonnes pour une semaine. Vérifiez bien qu’il s’agit de propane et non de butane. Le propane offre une résistance au gel jusqu’à -44° C, alors que le butane se liquéfie à partir de 0 °C. Pour un séjour en montagne, il est conseillé d’installer un contrôleur de gaz pour connaitre le niveau de gaz restant dans une bouteille (et éviter de devoir sortir le soir pour la changer !).

Si le chauffage de votre camping-car fonctionne au gasoil, faites le plein avant de vous installer pour vos vacances. N’oubliez pas de vérifier qu’il s’agit bien de gasoil d'hiver, qui contient des additifs pour l’empêcher de se figer à basse température. 

Même si vous vous absentez une grande partie de la journée, ne coupez pas complètement le chauffage en votre absence et laissez-le au minimum. Ainsi, vous n’attendrez pas trop longtemps avant que le camping-car se réchauffe lors de votre retour.

Si vous êtes branché sur l’électricité, vous pouvez aussi envisager d'ajouter un chauffage d’appoint. Cela vous permettra d’économiser du gaz ou du gasoil. Attention cependant à bien vérifier la puissance dont vous disposez sur place.

Vérifier l’état de la (ou des) batterie(s)

Lors des périodes de grand froid, les batteries, aussi bien du porteur que de la cellule, sont fortement sollicitées. Si votre emplacement est raccordé à l’électricité, il n’y aura pas de problème bien entendu. Mais si ce n’est pas le cas, vous devez savoir de quelle autonomie vous disposez avec vos batteries. Tenez aussi compte du fait que les panneaux solaires risquent de ne pas vous être utile s’ils sont couverts de neige.

Pour recharger les batteries, les solutions sont : 

• faire tourner le moteur une trentaine de minutes. Mais, ce n’est pas très agréable pour vos voisins (nuisance sonore et olfactive).

• utiliser un groupe électrogène nomade (1000 à 3 000 W), qui est également assez bruyant.

Dans tous les cas, il est conseillé de lancer votre moteur régulièrement quelques minutes lors d’un stationnement prolongé sous des températures négatives.

Équiper les pneus

Même si votre véhicule est en 4×4, un équipement hiver est parfois obligatoire dans certaines régions en cas de fortes chutes de neige, généralement du 1ᵉʳ novembre au 31 mars. Les deux principaux produits conseillés pour l’hiver sont les chaînes et les chaussettes. Elles se montent sur les deux roues motrices du véhicule (sauf pour les voitures à propulsion et les 4×4 où elles se mettent sur les 4 roues). Mais, en équipant les quatre roues, l’adhérence sera bien meilleure.

Les chaînes à neige

Fabriquées à partir de métal, les chaînes à neige sont conçues pour envelopper les pneus. Elles fournissent une traction supplémentaire sur la neige et la glace grâce à leur structure robuste et à leur résistance. Elles sont d’ailleurs indispensables pour une utilisation intensive et régulière en montagne à vitesse réduite (50 km/h au maximum). 

Leur installation est souvent compliquée et plus longue que celle des chaussettes à neige. De ce fait, il est conseillé de s'entrainer à les monter avant d'avoir à les utiliser.

Il existe des chaînes à tension manuelle et d’autres à tension automatique. Les premières sont moins chères, mais elles nécessitent de s’arrêter après avoir parcouru une courte distance pour vérifier la tension des chaînes. Les secondes sont plus onéreuses, car elles disposent d'un système de serrage automatique qui ajuste la tension de la chaîne autour du pneu pendant la conduite. 

Il y a aussi des chaînes à neige « araignée », très faciles à installer, qui se compose d'un cadre qui s'adapte sur la roue et est relié à plusieurs bras tendeurs. Ces bras se déploient sur le pneu, avec des parties en métal ou en matériaux composites qui assurent la traction sur la neige et la glace. Cela permet une distribution uniforme sur la surface de contact du pneu, offrant une traction améliorée. Une fois en place, ces chaînes ressemblent à une toile d’araignée, d’où leur nom.

Les chaînes à neige endommagent la route si elles sont utilisées sur un asphalte dépourvu de neige ou de glace.

 Les chaussettes à neige

Les chaussettes à neige sont fabriquées dans un tissu spécial qui couvre les pneus. Leur texture augmente la friction entre les pneus et la neige.

Parfaites sur la neige fraîche, mais moins efficaces sur la glace que les chaînes. Simples à mettre en place, elles sont pratiques pour une utilisation occasionnelle ou d’urgence, toujours à vitesse modérée (50 km/h).

Elles sont moins chères que les chaînes à neige et moins durables aussi, elles s’usent rapidement, surtout si elles sont utilisées sur des surfaces déneigées.

Les pneus 4 saisons et les pneus hiver

Les pneus hiver sont conçus pour procurer une meilleure adhérence et sécurité sur la neige et le verglas, avec une gomme plus souple qui maintient une bonne accroche sur la route lorsque les températures sont basses, généralement en dessous de 7 °C.  Ils réduisent ainsi la distance de freinage de 25 % par rapport aux pneus d’été. 

Si un véhicule est équipé de pneus hiver, il n'a pas besoin de chaînes ou de chaussettes à neige en cas de conditions hivernales. Ces pneus sont reconnus par le marquage « 3 PMSF » (3 Peak Mountain Snow Flake) et l'un des marquages « M+S », « M.S » ou « M&S (Mude and Snow, autrement dit Boue et Neige). Cependant, les équiper de chaînes et de chaussettes est parfois utiles dans les pentes raides, pour franchir les cols, par exemple, même si ce n’est pas obligatoire.

Les pneus 4 saisons sont un compromis entre les pneus été et hiver, offrant une conduite sécurisée sur sol sec, mouillé ou enneigé. Ils intègrent une proportion de silice pour obtenir un mélange de caoutchouc mi-souple mi-rigide, limitant la perte d'adhérence lorsque les températures approchent des négatives. Ils offrent ainsi une polyvalence adaptée à diverses situations climatiques tout au long de l’année. Contrairement aux pneus hiver, ils ne sont pas réglementés de manière spécifique. Pour être homologués dans les régions de montage en hiver, ils doivent arborer les marquages 3PMSF et M+S sur leur flanc.

Les autres points à vérifier

Cela parait évident, mais pensez à vérifier si le liquide de lave-glace est bien antigel.

Les joints des portières et des coffres souffrent lors des périodes prolongées de gel, vous pouvez les protéger en les enduisant d’un produit à base de silicone ou de vaseline.

Munissez-vous de quelques outils utiles comme une raclette avec un long manche, une pelle à neige et une échelle pliante pour pouvoir dégager la neige amassée sur le toit du camping-car. Et, des gants pour monter les chaînes ou les chaussettes en cas de chutes de neige.

Par sécurité, il est bon de disposer d’un câble de démarrage au cas où la batterie du porteur se déchargerait. 

Un dégivrant à base d’éthanol et de glycol sera toujours utile pour vos serrures et vos robinets extérieurs.

Enfin, prévoyez un seau, car si votre camping-car n’est pas doté d’un double plancher, votre réservoir d’eaux usées peut geler. Pour l’éviter, placer le seau sous l’ouverture et laisser couler un mince filet d’eau.

La conduite sur neige

Conduire un camping-car sur une route enneigée et verglacée demande une certaine concentration en raison de sa taille, de son poids et de sa maniabilité. 

Voici quelques bons réflexes pour conduire sur la neige :

• Faites preuve de douceur dans votre conduite et évitez les démarrages et les accélérations brusques qui risquent de vous faire patiner ou déraper. Freinez doucement et progressivement. Si votre camping-car est équipé de freins antiblocage (ABS), maintenez la pression sur la pédale si vous devez freiner en urgence. Si vous ne disposez pas d'ABS, pompez lentement les freins pour éviter de bloquer les roues. Prenez les virages progressivement et avec précaution pour éviter de perdre le contrôle.

• Maintenez une distance de sécurité importante entre vous et le véhicule devant vous. Il faut plus de distance pour s'arrêter sur la neige ou la glace.

• Évitez de vous arrêter en montée autant que possible, car redémarrer sur une pente enneigée est plus difficile.

• Rendez-vous visible en allumant au minimum vos feux de croisement. Lors des chutes de neige, les feux de brouillard avant et arrière sont autorisés. 

S’installer en montagne en hiver 

Il y a plusieurs possibilités de stationnement : le coin nature, l’aire ou le camping caravaneige.

Le coin nature est plus difficile d’accès lors de la saison hivernale. À moins de bien connaître l’endroit, il est malaisé de savoir exactement où l’on se situe lorsque tout le paysage est blanc. Comme le parking, il a aussi le désavantage de ne pas offrir de services comme l’eau ou l’électricité.

Le camping caravaneige est plus confortable, car il propose de l’électricité, des sanitaires et un point d’eau. La plupart du temps, il est aussi possible d’y acheter une bonbonne de gaz. 

Si vous souhaitez rester plusieurs jours au même endroit, voici quelques conseils à suivre pour profiter au maximum de votre séjour en montagne : 

• Si c’est possible, garez-vous en direction du sud pour profiter au maximum du soleil.

• Décollez les essuie-glaces du pare-brise.

• Mettez des cales sous les roues pour éviter le contact prolongé entre la neige gelée et les pneus.

• Équipez le pare-brise et tous les lanterneaux de protections isothermes. Cela évitera la formation de buée et la déperdition de chaleur. Gardez tout de même une bonne ventilation à l'intérieur du camping-car pour éviter la condensation et l'accumulation d'humidité.

Voyager en camping-car pendant l'hiver est tout à fait possible à condition de bien se préparer. Avec une bonne anticipation et en prenant soin de votre véhicule, vous profiterez pleinement des merveilles de l'hiver tout en restant au chaud et en sécurité.